Quinzaine de l’antiquité

Habituellement le mois de mars est celui ou nous festoyons ensemble avec des petits pains de Caton, cette année se sera en lisant un petit article… Que diriez vous d’en apprendre un peu plus sur le seul aqueduc de Bretagne mis au jour.

Fondée au Ier siècle de notre ère, la ville de Vorgium, se transforme en capitale de cité des Osismes. Se pose alors la question de l’approvisionnement de la ville en eau, fondamentale dans la vie quotidienne et la culture romaine.

Eau utile, eau de loisir

Outre pour la préparation des repas et la consommation quotidienne, l’eau est utilisée pour l’entretien de la maison, en particulier chez les plus riches. Dans les insulae – immeubles collectifs où logent les plus pauvres -, lavage et ménage étaient réduits au strict minimum.

C’est au soin du corps que l’eau est essentiellement réservée. Les thermes (privés et publics) sont de gros consommateurs d’eau. Détente, bien-être et repos en sont les mots d’ordre.

Un chantier colossal : l’aqueduc

Avec le développement de la ville, les sources ne suffisent plus à alimenter Vorgium en eau. Les Romains entreprennent à la fin du Ier siècle, la construction d’un aqueduc, élément architectural plus ostentatoire que pratique en définitive. L’eau est captée aux sources de Saint-Symphorien, Coat ar Scaon et Saint-Peran, sur les communes de Paule et Glomel actuelle. De là, l’aqueduc s’étire sur 27 km afin de fournir à Vorgium les 6000 m3 d’eau nécessaires à sa consommation quotidienne.

Prouesses techniques

Les conduites d’adduction fonctionnent  selon le principe de l’écoulement gravitaire, ce qui implique de maintenir une pente régulière et un parcours le plus court possible. Plusieurs obstacles topographiques contraignent alors les ingénieurs à des travaux d’une grande technicité. Pour économiser 7km de construction pour contourner la colline de Kerloubennec, ils creusent un tunnel de 900 m sous la colline, à Kervoaguel au Moustoir. Un pont de 1 km de long et 14 mètres de haut est nécessaire pour permettre l’écoulement de l’eau jusque sur le plateau de la ville.

L’eau ainsi acheminée est stockée dans un castellum, château d’eau construit à Kerampest, point culminant de la ville. De là, elle est distribuée par un système de canalisations de plomb, bois, terre cuite et même cuir dans les différents quartiers de l’agglomération.

L’eau courante était installée dès le 1er siècle au coeur de la Bretagne, Alain Provost l’archéologue découvreur de l’aqueduc aime ajouter qu’il aura fallu attendre 1924 pour retrouver de l’eau au robinet.

(Photos aqueduc site de la Pie à Paule et lors des fouilles réalisées à Carhaix en 2009 – Art’ChéoLab)

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